Retour à Séoul

@Electra :
5/5
  • Année : 2023
  • Présenté au Festival de Cannes 2022

Freddie (PARK Ji-min) débarque par hasard à Séoul. Accueillie par une jeune Coréenne francophone, elle n’a pas au début d’intention particulière, mais son amie Tena (GUKA HAN) va lui donner l’adresse du centre d’adoption Hammond. Ce dernier va la mettre en relation en premier avec son père biologique.. Sans trop réfléchir, la jeune femme part à sa rencontre mais le choc est immense et Freddie perd pied…

L’avis d’@Electra :

Après le magnifique Les Bonnes Etoiles,  j’étais ravie de voir qu’un autre film sur la Corée du Sud sortait en salle. Il s’agit ici d’un film plus européen, réalisé par Davy CHOU qui raconte le parcours sur une dizaine d’années d’une jeune femme d’origine coréenne adoptée par un couple français.  Davy CHOU, réalisateur français d’origine Cambodgienne, a eu l’idée de ce film en échangeant avec une amie qui racontait son parcours d’enfant adoptée coréenne.

Adoptée par une famille française à l’âge d’1 an, elle était retournée en Corée du Sud et avait rencontré sa famille biologique, mais les retrouvailles s’étaient mal passées. Le réalisateur s’est beaucoup inspiré de leurs échanges (comme les SMS) mais a remanié l’ensemble. Il a mis du temps à trouver l’actrice de son film. Il souhaitait absolument qu’elle soit d’origine Coréenne et Française. Mais les adoptions d’enfants coréens sont moins nombreuses en France et ne correspondent pas à la tranche d’âge de l’héroïne. Le réalisateur a fini par la rencontrer grâce à une connaissance. Et il fait le bon choix.

PARK Ji-Min est née en Corée du Sud. Elle est arrivée en France avec sa famille à l’âge de 8 ans. Si l’actrice partage quelque chose avec le rôle de Freddie, c’est bien sa fougue et ses émotions. Soyons honnête : elle crève l’écran.

Le film est un vrai tourbillon, car la jeune femme, très libre, très française, va se sentir comme opprimée dans ce pays. D’abord par son père, qui veut qu’elle vive avec eux à la campagne et trouve un époux coréen. Comme ce garçon, Jiwan, rencontrée un soir avec qui elle couche et qui veut qu’elle devienne immédiatement sa petite amie officielle. Mais Freddie a besoin d’être libre. Les critiques à Cannes, comme moi, hier, retiendrons longtemps cette magnifique scène de danse, où Freddie se libère de ses chaînes … Magnifique !

Ce film a résonné en moi, non pas parce que je suis adoptée, mais parce que, comme toute Française ayant vécu à l’étranger, on ne sent vraiment Français qu’en étant confronté à une autre culture. Et Freddie de répéter sans cesse : Je suis Française. Mais elle ne peut pas se défaire de ses origines. Elle y croit un temps, mais comme elle le confie à son petit ami français : ce pays est toxique pour moi. Il y a en elle un tourbillon d’émotions, cachées derrière une sorte d’opacité qui le rend parfois froide et cynique. On sent la puissance d’un volcan prêt à cracher son feu à chaque occasion…. Son jeu est intense.

Enfin, pour ceux, qui imaginent Séoul en ayant regarder quelques K-dramas – oubliez tout ! Ici, le réalisateur nous plonge dans la campagne coréenne ou dans les bas-fonds d’Itaewon – le monde de la nuit, de la techno, de la drogue où la jeune femme va se perdre quelques années.  Les jeunes acteurs coréens qui apparaissent dans ces scènes font formidables (LIM Cheol-hyun). En quête d’identité, Freddie nous offre un regard sur le parcours difficile des enfants adoptés et de son côté, le réalisateur nous offre un portrait saisissant de ce pays qui oscille entre modernité et conservatisme.

Un vrai tour de force.   Casting : Freddie : PARK JI-min Tena : GUKA Han Le père : OH Kwang-rok La tante : KIM Sun-young Kay-Kay : LIM Cheol-hyun Jiwan : KIM Dong-seok André : Louis-Do de Lencquesaing L’ami francophone : SON Seung-beom          

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